jeudi 28 novembre 2013

[Coup de coeur] Guy Clark, le nouvel album du maître



Parmi tous les albums dont on parle dans The American Show, il en est qui sont tout à fait incontournables. Et bien évidemment, c’est forcément le cas lorsqu’il s’agit d’un nouvel album d’un gigantesque songwriter comme Guy Clark.


Il n’a pas son pareil dans la maîtrise de l’art de raconter les histoires avec cette rare poésie empreinte d’une sensibilité touchante. Lui qui fut également en grand ami de Townes Van Zandt, autre plume célèbre du folk américain, affiche à 71 ans une très belle carrière. Un parcours qui a marqué et influencé de nombreux artistes après lui. On peut regretter que la discrétion et la réserve de ce géant fassent que pour une partie du grand public il ne soit pas reconnu à la hauteur qu’il mérite. Pour autant la sphère professionnelle ne s’y trompe pas et l’a déjà récompensé à de multiples reprises pour son travail.

Car Monsieur Guy Clark c’est avant tout une certaine écriture qui pendant longtemps l’a laissé dans l’ombre à signer les textes de succès de George Strait, Vince Gill, Ricky Skaggs voire même Johnny Cash. C’est d’ailleurs avec une reprise d’une de ses chansons personnelles que le supergroupe The Highwaymen (constitué de Willie Nelson, Johnny Cash, Waylon Jennings et Kris Kristofferson) connaîtra son premier hit : « Desperados Waiting For A Train ».


Mais venons-en au fait. C’est du neuvième album de ce monsieur dont il est question ici. Un album intitulé My Favorite Picture Of You qui, de part son morceau-titre, s’adresse à Suzanna Clark, sa femme pendant 40, disparue en 2012. C’était après avoir quitté son Texas natal que Guy était parti s’installer en Californie à San Francisco à la fin des années 1960 pour finalement rencontrer là-bas sa future épouse en 1972 et partir s’installer tous deux à Nashville.

Guy & Susanna Clark
Cet album est donc le reflet d’une vie, d’un regard sage parfois désabusé. Mais c’est surtout un regard sur la vie et les gens qui la font. Un disque éminemment humain. C’est l’exemple parfait de la « simple évidence » du Folk qui fait que, instantanément, cette musique nous happe et nous fait chavirer sans raison vraiment analysable, juste une certaine magie artistique.

Ecouter Guy Clark c’est un peu comme se retrouver dans une discussion tardive avec un ami ou bien un soir près du feu à écouter les histoires d’une autre vie. À la fois réconfortant et mélancolique, on s’oublie à l’écoute de ce CD. On ferme les yeux, apaisé, bercé par la magie des mots et des mélodies. Hormis le morceau que nous avons évoqué, on peut également retenir un poignant portrait d’un vétéran de guerre avec « Heroes » et un joli clin d’œil à la musique d’origine hispanique qui a été la base de sa culture musicale dans « El Coyote ». Mais toutes les pistes méritent d’une manière ou d’une autre qu’on s’y arrête. Un album à écouter et à se procurer absolument.

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